En ce mois de juillet 2024 nous avons eu le grand plaisir de rencontrer Elliot Terzolo, l’artisan savonnier derrière Les savons de la Cisse.
Nous avons pu entrer dans son laboratoire où il fabrique des savons de façon artisanale. 😀
Nous avions plein de questions à lui poser et notre soif de curiosité a été étanchée par cet artisan passionné par son métier.
C’est parti pour l’interview de l’expert !👇
Peux-tu nous raconter ton parcours ? Comment en es-tu arrivé à gérer une savonnerie artisanale locale ?
Je suis au début de ma vie professionnelle et j’ai toujours été attiré par l’artisanat, c’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire.
Mais comme beaucoup de jeunes, j’ai suivi un peu les conseillèr(e)s d’orientation et les « schémas classiques ». Donc, j’ai commencé des études dans le commerce. (Je suis originaire de Meudon et j’habite ici depuis 5 ans à Chambon-sur-Cisse en Loir-et-Cher).
J’ai fait une année et cela ne m’a pas du tout plu. Je me disais que poursuivre dans cette voie n’était pas possible et qu’il fallait que je fasse quelque-chose que j’aime.
Pendant ce temps, j’ai rencontré Sébastien Chassier, l’artisan savonnier qui a créé Les savons de la Cisse. Il cherchait un repreneur pour son activité. J’ai tout lâché pour partir dans cette aventure !
Le travail avec les huiles et les beurres est très noble, ça sent bon, c’est agréable, il y a un côté méditatif lorsqu’on produit les savons.
On ne se rend pas compte du temps qui passe. Après trois heures de production tu ressors apaisé, surtout dans cet environnement….
Note d’Impec et Net
Nous n’avions jamais visité une savonnerie artisanale avant de rencontrer Elliot.
Vous n’êtes même pas encore entré dans le lieu de fabrication que vous pouvez déjà sentir des odeurs qui éveillent vos sens. C’est un voyage à la fois olfactif et visuel car le lieu de fabrication situé au bord de La Cisse est magnifique.
Où peut-on trouver tes savons ?
Dans pleins de points de vente dans la région qui sont listés ici.
Ce qui est extraordinaire, c’est qu’au début lorsque Sébastien a commencé, beaucoup de personnes sont venues à lui. La demande était présente de la part des distributeurs : un savon local et artisanal, ça plaît et ça fonctionne.
Je suis présent sur les marchés locaux et aussi les AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), des Biocoop, les supermarchés de la région comme Carrefour, Intermarché, Leclerc, des boutiques artisanales, des boutiques locales et des lieux touristiques comme le Château de Chambord.
Mon objectif est de produire de plus grandes quantités. La savonnerie étant un artisanat peu développé, j’ai pensé de A à Z un nouvel outil de travail.
Vous pouvez voir la toute nouvelle cuve qui est un prototype :
Peux-tu nous présenter ta gamme de savons ?
Il y a des savons sans huiles essentielles comme le Miel Cannelle qui contient une majorité de karité et qui est neutre.
Il y a ceux qui contiennent du lait de chèvre comme le savon au lait de chèvre et lavandin (le Lavandin), et le savon au lait de chèvre et verveine exotique (le Verbiquette).
Le Verdurette contient de la verveine exotique et de l’argile verte, le Patchoul’me contient du patchouli et de l’argile blanche et rouge.
Ensuite, on monte sur les savons qui ont des particularités comme le Kawa qui est exfoliant et qui contient du marc de café, le shampoing solide (le Chevelu) et le savon de rasage (le Kojac) qui contiennent tous les deux de la menthe poivrée.
Celui-là est le savon ménager et je peux même vous présenter le savon que j’ai fini de développer : Amour Fleuri au géranium rosat.
Une partie de la gamme des savons de la Cisse
Note d’Impec et Net
Nous avons pu sentir les savons sous chaque cloche. C’est comme découvrir des mets servis par un grand chef ! C’était la suite du voyage olfactif parmi ces savons aux noms originaux.
Comment crées-tu les recettes ?
Il y a plusieurs façons de développer un savon.
Cela peut être une idée qui vient du savonnier : on a envie de développer tel savon.
Ou sinon, pour le dernier savon, l’histoire est que les gens voulaient un savon « floral ».
J’ai déjà des odeurs florales comme le lavandin et le patchouli mais dans la tête des gens il s’agissait d’autre chose donc je me suis dit pourquoi pas tester.
On peut interroger les gens à l’aide de petits sondages tout simplement en répondant à un questionnaire sur une feuille.
Et on développe un savon en fonction des retours.
En tant que savonnier, on connaît les particularités des huiles, leurs avantages et inconvénients. On intègre ça et on confectionne une recette ou plusieurs recettes.
Ensuite on crée des échantillons que l’on envoie à des personnes qui testent et qui répondent à un questionnaire. Par rapport à ça, on se dit: qu’est-ce que les gens préfèrent ? Et ensuite on affine…
Est-ce que tous les ingrédients sont locaux ?
C’est une bonne question.
C’est simple, on peut faire un savon complètement local, c’est possible.
Par contre, ça donnera un savon de “moins bonne qualité”, qui moussera moins et qui pourra rancir et ne pas durer. Donc au final, un savon qui ne plaît pas aux gens.
On utilise de l’olive, de la coco et du karité.
L’olive, on peut la faire venir d’Europe ou d’Afrique du Nord. La coco et le karité, on est obligés de les importer aussi.
Le lavandin par exemple lui vient de France.
Le savon ménager pour la vaisselle et détachant des savons de la Cisse
Pourquoi y-a-t’il des savons avec et sans huiles essentielles ?
Les huiles essentielles ne sont pas préconisées pour les femmes enceintes et les enfants.
Certaines personnes ont des problèmes de peau donc elles ont besoin de savons vraiment neutres sans huiles essentielles.
C’est pour cette raison qu’il existe des savons avec et sans huiles essentielles.
Qu’est-ce qui fait la différence entre un savon pour le corps et un savon qui sera pour la vaisselle ou pour détacher ?
C’est une super question.
En fait, pour comprendre ça, il faut d’abord comprendre ce qu’est le savon.
Le savon, c’est un mélange entre une base alcaline et un corps gras comme des huiles ou des beurres.
Nous, dans notre cas, on est dans la saponification à froid et on utilise de l’hydroxyde de sodium et des huiles.
L’hydroxyde de sodium est très irritant et corrosif pour la peau. Les corps gras sont très gras et presque « inlavables ».
En mélangeant les deux, ça crée une réaction qui fait du savon plus de la glycérine. Là, on a l’équilibre.
Concernant les savons pour le corps, on ne veut pas qu’ils soient trop corrosifs ni trop détergents. On préfère des savons hydratants et nourrissants.
D’ailleurs, l’avantage de la saponification à froid, c’est un peu ça par rapport au savon de Marseille : le savon de Marseille sera beaucoup plus lavant et détergent qu’hydratant, alors que nos savons seront plus hydratants que détergents.
Au 21ième siècle étant donné que l’on prend une douche chaque jour, il n’y a pas besoin d’avoir un savon qui “décape” la peau. C’est pour ça que je préconise de se servir d’un savon fait en saponification à froid plutôt qu’un savon de Marseille ou un savon d’Alep.
Ceci dit, les personnes qui n’ont pas de problèmes de peau peuvent tout à fait utiliser du savon de Marseille. Ça aura juste tendance à assécher un peu plus.
Maintenant que vous voyez l’équilibre entre les deux (hydroxyde de sodium et corps gras), dans le cas du savon ménager, on ne veut pas qu’il soit trop hydratant ou avec un surgraissage car sinon le corps gras dans l’assiette à laver ne partirait pas. On veut que le savon soit plus “détergent”.
Donc on augmente par exemple la proportion de tel ou tel ingrédient pour baisser par exemple le surgraissage.
Au niveau de la composition on fait ce que l’on veut. Il n’y a pas vraiment de règles à ce niveau-là.
On met la composition en français derrière le savon. Dans le savon ménager des savons de la Cisse, il y a de la coco, de l’eau, le fameux hydroxyde de sodium, de l’huile d’olive, et c’est là où ça devient intéressant : il y a de la Terre de sommières et de la cendre de bois.
Pourquoi ? Parce-que la terre de Sommières est connue pour détacher tout comme les cendres de bois.
J’ai pas mal de bons retours, seul le vin reste compliqué à bien détacher.
Note d’Impec et Net
Nous avons testé différentes méthodes pour détacher du vin. Les vieilles taches de vin rouge font parties des taches les plus difficiles à enlever. Bien sûr sans produits chimiques. 😉
Tu as forcément une conscience concernant l’impact écologique et environnemental – mets-tu en place des actions concrètes ?
La première action, c’est d’être artisan savonnier en saponification à froid avec des produits biologiques qui sont naturels. (On est que sur des produits biologiques et on est certifiés).
Il y a peut-être des personnes beaucoup plus écologiques que moi, mais comme je te disais tout à l’heure (en off), je vis dans une tiny house. Cet esprit-là me plaît bien et je pense qu’il faudrait aller davantage vers ce type de logement.
Note d’Impec et Net
On a parlé plus en off de produits ménagers avec Elliot et à notre plus grand plaisir nous avons pu voir qu’il utilise des produits ménagers que nous conseillons comme le vinaigre ménager, le bicarbonate de soude, l’acide citrique et les cristaux de soude.
Nous arrivons à la fin de cet article.
Voici les coordonnées des savons de la Cisse si vous souhaitez vous en procurer 😄 :
Les savons de la Cisse
Elliot Terzolo
lessavonsdelacisse@gmail.com
06 12 43 90 43
7 rue du moulin, Chambon sur Cisse
41190 Valencisse
N’hésitez pas à nous faire part de vos retours en commentaire ! 👇
Les autres articles :
Comment nettoyer sa maison sans produits chimiques ?
Les produits ménagers écologiques français : les questions les plus posées
L’article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager :
Des savons respectueux pour notre bien être…notre peau et l’environnement…des senteurs douces et naturelles .Elliot est méticuleux et respectueux pour nous offrir des produits hauts de gamme à la portée de tous …merci de m’avoir accueillie quelques jours et de m’avoir fait partager ta passion ! Merci Elliot et à bientôt .